Les deux soeurs

Ce ne sont qu'une cinquantaine de kilomètres qui séparent les villes de Vienne, Autriche, et de Bratislava, Slovaquie. Dû à cette faible distance, ces deux villes sont très souvent associées et comparées.

Mais comme toutes bonnes soeurs, ces deux capitales européennes sont complètement différentes l'une de l'autre.

D'abord en apparence, on remarque rapidement que Vienne a été nourrie davantage durant sa jeunesse. Elle est beaucoup plus grosse!

Elle est plus voyante, plus classique, plus impressionnante, plus noble, plus mondaine, plus tout!!!

Donc, plus chère et plus touristique. Elle subit également la pression d'être parfaite, royale, propre, sans rien qui dépasse.

Son architecture est magnifique et riche, ses musées variés et excessifs, et son ambiance festive et glamour.

Bratislava, quant à elle, est restée plus discrète, plus petite, plus intime et plus authentique.

Elle aspire à de grands exploits comme sa soeur, mais n'ose jamais trop, ou se fait voler la vedette par sa demi-soeur de l'ancienne Tchécoslovaquie, Prague.

Son architecture plus rustique lui donne son charme. Éprouvée davantage que sa soeur par la Seconde Guerre Mondiale et par le Régime communiste soviétique, elle regorge de trésors méconnus, d'histoires intéressantes et d'une chaleur familière.

À Vienne, j'ai passé beaucoup de temps à déambuler dans ses rues (toutes pareilles) et à admirer les détails qui ornent les façades des maisons, des églises et des boutiques.

Et que dire de ses viennoiseries!! Ouff, ça prend des pantalons à élastiques... Et beaucoup de contrôle pour y résister.

Mais pas de problème pour moi. Au lieu des patisseries traditionnelles, je me suis plutôt lié d'amitié avec le vin chaud aux saveurs d'épices vendu dans les nombreux marchés de Noël. Délicieux le matin pour se réveiller, l'après-midi pour se réchauffer un peu, le soir pour se récompenser d'avoir autant marché et un deuxième le soir juste parce que c'est trop bon!

À Bratislava, je me suis fait réchauffer par un doux soleil d'hiver en me perdant des les petites ruelles sinueuses de la vieille ville. Puis, je pouvais me reposer un peu au bar de mon hostel, le Possonium.

Avec des amis, je suis allée à la rencontre du Château de Devin. Mais au lieu de faire comme tout le monde et d'y aller en bus, nous avons fait la randonnée à pied dans les bois. Un 2h30 de marche bien investi, car nous y avons déniché une base militaire abandonnée et un bunker de l'armée soviétique. Beaucoup de plaisir nous attendait à explorer les nombreux bâtiments.

All journeys have secret destinations of which the traveler is unaware.

- Martin Buber

La suite du sentier nous conduisait tranquillement vers le château à travers des champs imprégnés de lumière.

Puis, les ruines de Devin sont apparues à l'horizon alors que le soleil descendait dans le ciel. Et avec tout l'effort que nous avons mis pour parvenir au château, nous avions bien le droit de traverser la barrière "Défense d'entrer" qui nous menait jusqu'au plus haut sommet des ruines.

Ça termine bien une journée n'est-ce pas?

 

Selon vous, laquelle de ces deux soeurs j'aimerais avoir dans ma famille?
** Ne t'inquiète pas Daph, ta place n'est pas en jeu...